J'aimerais être un oiseau, pouvoir
disposer de cette liberté si tranquille qu'est le vol.
Voler.
Ne penser à rien d'autre, vivre
l'instant présent dans les airs, sentir le vent contre son visage,
les cheveux virevoltant autour de moi.
Profiter de la vie telle qu'elle
s'offre à moi.
Oublier toutes les occupations
bassement matérielles de notre monde, de ceux qui vivent accrochés
au sol constamment, de ceux qui ne comprennent rien à la vie.
Sentir ma respiration s'accélérer et
l'adrénaline couler dans tout mon corps lorsque je pirouette, sentir
les battements de mon cœur et avoir une conscience aiguë de tout ce
qui me constitue à cet instant.
Être moi, être tout et ne faire qu'un
avec la nature et ce qui m'entoure au jour le jour.
Se sentir plus à l'aise dans les airs
que sur terre à cause de cette légèreté qui manque singulièrement
aux gens.
Ne me soucier de rien sinon de moi, de
tout, du monde mais pas de cette société pourrie et superficielle
dans laquelle nous évoluons.
J'aimerais être un oiseau pour vivre
hors de ces chaînes qui m'entravent déjà, de ces chaînes dont je
ne pourrais jamais me défaire, de ces chaînes qui m’empêchent de
respirer, de ces chaînes qui m'empêchent de vivre ma vie comme je
le souhaite.
J'aimerais être une fille de la forêt
sans règles sinon les siennes, écoutant mon instinct, écoutant les
animaux, vivant avec eux et la nature dans son ensemble en harmonie.
Connaître la vraie sérénité, celle des gens qui ne connaissent
pas les soucis de la vie capitaliste.
Avoir ce calme et cette sagesse propre
aux moines tibétains, apprécier d'être coupée du monde, seule
avec moi même et pouvoir profiter de mes capacités en toute
tranquillité.
Ce n'est plus possible dans notre
monde, même au Tibet il n'est plus possible de se retirer dans le
calme total, il n'est plus possible de ne pas subir l'invasion de la
société de consommation et de l'abondance d'informations et de
bourrage de crâne médiatique.
J'aimerais une vie de calme, de
sérénité totale, de paix avec moi-même, les autres et la nature.
J'aimerais me détacher de tout cela,
mais c'est impossible, ou trop dur. Même si c'est un bien lourd
fardeau que celui que posent sur nos épaules les adultes de ce monde
dès la naissance.
Je ne trouve plus les mots pour dire à
quel point j'ai envie de tranquillité et de silence. J'ai horreur de
me sentir emprisonnée, je suis un esprit qui a besoin de liberté
pour apprendre, pour grandir, pour mûrir et pour apprécier la vie.
Je suis exténuée, je n'en peux
plus.
...
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